vendredi 11 février 2011

#7

Les cris de victoire retentissent en Égypte et dans le monde. Réseaux d’informations qui se performent dans la rue en tant que « peuples » arrivent à faire basculer les systèmes politiques et policiers. Une nouvelle relation se crée. Ce n’est plus une idée de nation ou communauté religieuse, ni celle, plus scientifique et matérialiste, de classe. Mais, principalement, une circulation et propagation fulgurantes d’informations qui font effectuer des « peuples ». Ces nouveaux peuples qui n’appartiennent plus à la terre, mais naviguent déjà dans les flots des informations télé-communiquées. Peut-être que l’essence de la technique se montre dans ces éclairs de l’histoire et montre avec elle de nouvelles possibilité d’être les uns avec les autres. Peut-être qu’une nouvelle essence de ce que je suis se forme par bonds ou sauts. Peut-être…
Mon séjour change de site habituel. Mon habitude déménage. Je retrouve un monde pour ma langue nomade. Sur terre j’étais sommé d’être présent à l’indicatif. Je devais indiquer où je me tiens en disant, en osant dire : Je suis ! J’ai quitté la terre…
Les cris de révolution ne se présentent plus. Mais arrivent ! Mais tombent comme des milliers d’apocalypses. Des milliers de jugements derniers.
J’ai quitté la terre… Et le temps de dire moi, je suis déjà ailleurs. Projeté de lien en lien. Tissant texte sur texte. Je me livre à mon être, dévasté et retrouvé. A mon temps qui, désormais, ne cesse plus de venir comme un orage à l’horizon. Brandissant ses éclairs et envoyant ses brises annonciatrices.
J’ai quitté la terre… Je porte un masque comme les autres. Un masque qui devient visage. Je dessine sur lui parfois des grimaces : des traits schématiques : émoticônes ! Une langue que je croyais morte et disparue à jamais fait retour. Une langue sans voix. Consonantique et pleine de coins. (Arabe du coin : pléonasme ?). Politique. Ontologie. Topologie. Théologie. Économie. Tout est proie au déluge qui déloge l’être de sa cachette. Cela nous n’avons pu le faire même en le provoquant quand nous étions sur terre.

1 commentaire:

  1. "Quando ogni uomo avrà raggiunto la felicità,il tempo non ci sarà più."F.M.Dostoevskij

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