jeudi 17 février 2011

#9



Le « cabanon » (ou « cabano » prononcé dans un idiome familial) était notre maison de vacances. Il se situait dans une sorte de camping colonisé, décolonisé, recolonisé. Stigmatisé par toutes les appropriations dans ses noms « propres » : roi juif, ou pin maritime. Le lieu donnait forme à tous ces désirs d’établissement qui n’arrivent qu’à être de passage.
Le lieu qui abrite mon enfance désormais. L’abrite en tant qu’ère toujours à venir à travers les souvenirs et les mots. Ceux-là qui portent déchirement entre plusieurs langues et idiomes. Et qui sont pleins de l’histoire d’une colonie (elle ne se réduit plus à une colonie de vacances, mais laisse entendre le bruissement de paroles perdues).
La forêt de pin tapissée d’aiguilles jumelées et de pommes en grenades nous appelait tous les jours à marcher sur le chemin qui la pénètre, et s’introduire à sa majesté. J’accompagnais souvent ma grand-mère dans sa promenade quotidienne, en fin de journée, quand le climat devient plus clément. « Qu’a-t-elle la forêt à se refrogner ? En elle, il y a une singe nue ». Cet air qu’elle fredonnait clandestinement en le parsemant de ses sourires tantôt gênés tantôt joyeux et cyniques me faisait rêver. Hymne d’une liberté future où la singe aurait le luxe de voler et d’exhiber son cul aux vents marins au dessus et malgré les pins centenaires.
Retournés au « cabano », les bougies s’allumaient et entamaient leur spectacle de lumière et de flammes dansantes. C’était là où j’avais appris à habiter et être dans le monde. C’est là où j’apprends toujours qu’une terre natale ne peut être qu’un lieu de passage. Maison de vacances, là où les vacances ne signifient rien d’autre qu’une manière d’habiter sans persévérance. Là où la colonie obéit à la souveraineté du temps, s’installe et s’en va au moment venu.


p.s. : Pris par une nostalgie tout de même. Je suis allé chercher sur internet quelques vieilles images de ce lieu. J’ai trouvé une vidéo venue d’un autre temps, d’un autre passé, d’une autre mémoire. Toutefois, elle m’appelait à se l’approprier. Ou plutôt elle s’est appropriée de moi. Je lui fais place.
http://www.youtube.com/watch?v=k0Tiv7wRFcY

1 commentaire:

  1. Il y a quelques années, François Petit du Portofino.ca a fait affaire avec d’autres personnes (certains individus en prison maintenant) pour intimider une personne très honnête en le menaçant par les Hells Angels après son travail. Les Hells Angels ont sorti leurs mitraillettes par la fenêtre sans raison apparente.

    Un moyen malade et continuer de lui baiser la poche (il est bisexuel). Yves Moreau est sa petite gouine. En passant ils connaissent : Pascal et Patrice Saint-Pierre dans un asile de fous à Montréal. Les deux malades mentaux qui ont changé le showbiz Québécois malhonnête à encore plus malhonnête.
    Moreau est un chef de restaurant : hypocrite, pervers narcissique, obsédé du sexe, visage à deux faces, qui crache sur ses semblables et qui pense seulement à sa petite caquette (Scoreland), une âme moralisatrice dans les bibliothèques des écoles secondaires.

    En terminant passe ton poignet et après passe la rondelle d’une équipe pro qui existeras jamais.

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